Amis
des Quinconces, je viens de vous lire. Rien à rajouter, j’ai à témoigner ma
bonne fée m’a aidé.
J’étais
à la recherche du Centre d’entraînement des Hurricanes. La tournée des lions
donne le vertige à tout le monde. Le tuyau qui m’avait été donné initialement
était crevé, je n’ai pas trouvé. Partie remise.
Il
fait beau, un peu frais mais Seatoun est sur la rive droite du chenal qui mène
au port. Superbe endroit de cottages coquets. Quand il y a une montagne, je ne
peux résister, il me faut monter. Récompense au somme, ouverture sur la mer de
Tasmanie. En prime, sanctuaire maori pour évoquer l’arrivée des premiers
pionniers sur l’Ile. Alignement de troncs, une pirogue stylisée et le gardien
de la passe qui veille sur son totem.
Pas
un instant où vous n’êtes pas immergé dans l’esprit maori, il imprègne la vie…
Du
haut de mon promontoire j’ai vue sur le terrain de sport de Seatoun School.
Primaire et Secondaire. Comme partout chaque école est flanquée de son terrain
de sport engazonné et aussi cimenté.
Le
voilà animé, il est 14h30. Institutrices emmitouflées, monitrice de sport
blonde en survêtement plus adapté. D’en haut 4 ateliers :
Conduite
de balle au ballon rond, puis passes à deux avec le même ballon (que des
fillettes à leur allure). Un peu gauche les déplacements mais instructif...
En
face deux lignes face à face. Filles et garçons sans distinction. Passe un
à un avec ballon de rugby. Puis au coup de sifflet, on court côte à côte et
l’on se fait des passes. Au retour regroupement à trois. Le tout plusieurs
fois. Un régal pour les yeux les gamins ont 7ou 8 ans.
Sur
le terrain de basket un autre groupe fait ses gammes. Pas la NBA mais on
apprend le dribble et la passe. Pas de tir au panier.
Un
groupe de plus grands (12-13 ans) arrive. Mise en place rapide des plots pour
limiter un terrain de baseball : Manifestement rodés. Toujours filles et
garçons mélangés.
Voilà,
vous savez que les institutrices font jouer au rugby mais pas que, dès 8 ans
les après-midis. De quoi former le corps et l’esprit. Oui, en faisant du sport
on apprend aussi chaque enfant utilise ses sens comme il l’entend. Le fort en
thème y est parfois sous contrainte. Le cancre peut y trouver sa voie, ce n’est
que plus tard qu’on le saura.
Pour
le moment, mon constat c’est que les enseignants participent aux activités
sportives. L’autre remarque est que les moyens matériels sont
conséquents : les plots, les paniers, les ballons ronds ou ovales, les
balles partagés sont en nombre important.
J’ai
eu la chance d’avoir un enseignement professionnel qui a mixé le sport et le
savoir. Outre les matières du programme j’ai eu aussi des espaces de temps pour
la culture, la chanson, la musique, la lecture…Chaque jour encore je me
félicite d’avoir eu cette éducation.
J’ai
appris à apprendre. Ce sont mes maîtres qui m’ont apporté leur savoir.
Apprendre à apprendre m’a permis de les dépasser.
Aujourd’hui
les enfants sont très différents mais le savoir est toujours important. Le
savoir, c’est ce qui vous permet de vous diriger. La vie a changé seulement le
sport (tous les sports) ont des règles qui n’ont pas fondamentalement changées.
Le sport sert à former les enfants, à leur inculquer des règles, leur inoculer
un savoir par le jeu. On apprend en jouant avec son corps. Trop souvent ceci
est négligé dans l’enseignement.
Sans
rire, pour réhabiliter tout cela peut-être faudrait-il créer d’abord une école
pour les futurs parents, pour rattraper toutes les erreurs du passé. La cellule
parentale a perdu son efficacité d’éducation.
Pour
qu’il y ait continuité dans l’éducation, les éducateurs de sport devraient
aussi être mieux formés puis recyclés régulièrement pour eux aussi avoir le
savoir et le transmettre aux enfants pour qu’ils deviennent plus grands.
L’éducation
d’un enfant est une œuvre de collaboration parents-enseignants- éducateurs
culturels. Chacun à un savoir à transmettre et à partager…L’enfant fait son
choix pour s’éduquer, il prend ce qui l’intéresse en premier, pour ce qu’il
aime moins mais qui est essentiel pour se diriger il faut alors insister. Tous
les éducateurs sont impliqués sur le sujet.
Le
travail pour faire œuvre personnelle, montrer un peu d’amour dans ce que l’on
fait pourra retrouver naturellement sa place et remplacer l’ennui où l’on nous
a conduit. Le travail favorise l’éclosion du talent. Et en naissant un enfant
est bourré de talent alors il faut l’aider à l’exprimer, le sport fait partie
des outils..
Michel Prieu
Blog
voyage : nouvellezelandeleretour.blogspot.com
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