C’est
toujours un bonheur pour moi de partir au stade et de croiser des familles qui
vont nous accompagner. J’ai aimé le sport grâce à mes instituteurs mais le
rugby c’est avec mon père que je j'y ai pris goût. Aller au Stado le dimanche, à Jules
Soulé, à côté de chez Bréjassou pour rien au monde je ne l’aurai manqué.
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Bonne pêche... |
Je
revois encore la moustache de Pipiou Dupuy, chaussettes dans les chevillères qui empestait l'huile camphrée à 10 mètres quand il s’échauffait. Encore une
impression amusée en passant un ballon oublié à Mantérola et qu’en se retournant j’ai compris
qu’il était pilier. Avec sa silhouette, aujourd’hui il ne pourrait même pas
jouer arrière ou centre....
Une fête
Dans
la foule bariolée, qui se promène depuis le début de l’après-midi toutes les
générations sont là. Chacun peut être distingué, pour les Hurricanes en noir et
jaune, le maillot est différent selon les années. Les anglais veste rayée mais
distinguée, les écossais en béret, cornemuse pas loin, les gallois chantent à
tue-tête, étendard welsh à la main. Les Irlandais coiffés en orange-vert-blanc
cherchent à se poser au premier café.
Tout
est bondé sur les quais. Ce joyeux mélange attablé ou debout bouge et devise
dans une ambiance bon enfant. C’est la joie de l’esprit rugby. La police n’est
même pas là.
Westpac
Stadium est aménagé en bout de la gare au bord des quais. Facile d’accès. Ce
soir 38690 places auront été occupées. Animation d’avant match musicale et avant
la sortie des joueurs ballet des maoris au son du pukaea. Un grand oiseau blanc arrive doucement, intermède ballon qui
tombe du ciel porté par une jeune fille. C’est un grand match qui va se
dérouler mais aucune pression négative, un joyeux chahut !
Impressions sur place
Echauffement
classique des joueurs. Des skills individuels puis collectifs (comme pour rôder
les passes), un ballet bien huilé le rythme augmente chez les Hurricanes. Aucun
coach sur le terrain. Chez les Lions, Gatland est sur la pelouse. Mouvements différents mais le jeu est plus
direct, titulaires contre remplaçants. Pas un seul regroupement à terre :
tout est joué debout.
Rappel
important, ce sont les Hurricanes qui sont champions 2016 du Super Rugby, un
peu plus que notre Racing donc. Trois joueurs des Hurricanes qui étaient à
Auckland ont repris leur place dont Savea l’ailier. Jordie Barrett est la copie
de son frère All Black, un poil plus grand, plus fin. Laumape au milieu de ses
coéquipiers centre de poche à peine plus imposant que Jean Gachassin !
Lousi monté comme une épingle…
Match
enlevé d’entrée où les Hurricanes jouent et se font contrer. La capacité à
jouer franchement fait qu’en un quart d’heure on a vu plus de jeu que dans un
match de Top 14.
Les
jaunes et noir se font contrer, les Lions jouent une bonne défense. Sur un coup
de pied plein champ de Barrett, ils prennent un super essai. Coup de pied au
centre sans réflexion, relance et punition cousue main.
Le
5 (Lousi) à une activité incroyable pour un seconde ligne. Les Lions sont
classiques européens mais sur les turnovers ils vont au fond. Les Hurricanes ne
semblent pas perturbés par les points qu’ils prennent. Le jeu s’équilibre les
Lions semblent ne pas s’investir à fond.
Retour
de mi-temps et changement de décor. Les Hurricanes semblent avoir changé de
dimension. Ils sont plus actifs et obligent les Lions à se mettre au boulot.
Laumape fait des brèches à chaque ballon qu’il touche. Une boule de nerfs le
Mini Bus. Le Bus, (Julian Savea) n’apporte pas grand-chose. Il n’aura pas sa
place dans le squad des All Blacks avec la prestation de ce soir face à celle de Ioane samedi dernier.
Coté
des Lions jeu moins enlevé plus souvent au sol. Souvent les Hurricanes ne
viennent pas au ruck et attendent le mouvement suivant. Encore impressionnant
ces passes au cordeau presque main à main. Vitesse moins rapide que samedi mais
tranchant. Ce style de passe je l’ai vu samedi après-midi chez les amateurs de
Petone. Sans forcément mener à essai cela produit des brèches énormes. Un peu comme les
passes aveugles des handballeurs ou des basketteurs.
M.
Boudjellal, s’il a regardé le match n’a pas dû reconnaître Leigh Halfpenny.
Rentré en cours de match, des erreurs et rien de tranchant. Fatigue du Top 14? En tout cas il n’a pas montré une forme resplendissante.
Match
nul, les Lions n’ont pas su gagner mais les Hurricanes doivent être plus forts
encore lorsqu’ils sont au complet. J'aurai l’occasion de voir ça lors du dernier match
de saison régulière face au Crusaders dernier match de saison régulière, avant les phases finales du Super 18.
Modification
A
ce sujet notez la réactivité des instances NZ en charge de Super Rugby. Les
critiques se sont abattues sur le fait de passer il y a deux ans de 15 à 18
franchises. Deux ans d’essai, analyse des chiffres et retour à 15 l’an
prochain. Vous avez dit pragmatisme ? Je trouve cette dynamique salutaire,
loin des conversations sur le modèle économique à choisir ou entretenir… c’est
du rugby d’entreprise mais sur le terrain c’est du jeu. Vision économique et
vision réaliste dans un projet clair.
Michel Prieu
Blog
voyage : nouvellezelandeleretour.blogspot.com
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