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3 - Wellington : Hurricanes - Lions (29 juin 2017)

C’est toujours un bonheur pour moi de partir au stade et de croiser des familles qui vont nous accompagner. J’ai aimé le sport grâce à mes instituteurs mais le rugby c’est avec mon père que je j'y ai pris goût. Aller au Stado le dimanche, à Jules Soulé, à côté de chez Bréjassou pour rien au monde je ne l’aurai manqué.
Bonne pêche...

Je revois encore la moustache de Pipiou Dupuy, chaussettes dans les chevillères qui empestait l'huile camphrée à 10 mètres quand il s’échauffait. Encore une impression amusée en passant un ballon oublié à Mantérola et qu’en se retournant j’ai compris qu’il était pilier. Avec sa silhouette, aujourd’hui il ne pourrait même pas jouer arrière ou centre....

Une fête


Dans la foule bariolée, qui se promène depuis le début de l’après-midi toutes les générations sont là. Chacun peut être distingué, pour les Hurricanes en noir et jaune, le maillot est différent selon les années. Les anglais veste rayée mais distinguée, les écossais en béret, cornemuse pas loin, les gallois chantent à tue-tête, étendard welsh à la main. Les Irlandais coiffés en orange-vert-blanc cherchent à se poser au premier café.

Tout est bondé sur les quais. Ce joyeux mélange attablé ou debout bouge et devise dans une ambiance bon enfant. C’est la joie de l’esprit rugby. La police n’est même pas là.
Westpac Stadium est aménagé en bout de la gare au bord des quais. Facile d’accès. Ce soir 38690 places auront été occupées. Animation d’avant match musicale et avant la sortie des joueurs ballet des maoris au son du pukaea. Un grand oiseau blanc arrive doucement, intermède ballon qui tombe du ciel porté par une jeune fille. C’est un grand match qui va se dérouler mais aucune pression négative, un joyeux chahut !

Impressions sur place

Echauffement classique des joueurs. Des skills individuels puis collectifs (comme pour rôder les passes), un ballet bien huilé le rythme augmente chez les Hurricanes. Aucun coach sur le terrain. Chez les Lions, Gatland est sur la pelouse. Mouvements différents mais le jeu est plus direct, titulaires contre remplaçants. Pas un seul regroupement à terre : tout est joué debout.

Rappel important, ce sont les Hurricanes qui sont champions 2016 du Super Rugby, un peu plus que notre Racing donc. Trois joueurs des Hurricanes qui étaient à Auckland ont repris leur place dont Savea l’ailier. Jordie Barrett est la copie de son frère All Black, un poil plus grand, plus fin. Laumape au milieu de ses coéquipiers centre de poche à peine plus imposant que Jean Gachassin ! Lousi monté comme une épingle…

Match enlevé d’entrée où les Hurricanes jouent et se font contrer. La capacité à jouer franchement fait qu’en un quart d’heure on a vu plus de jeu que dans un match de Top 14.


Les jaunes et noir se font contrer, les Lions jouent une bonne défense. Sur un coup de pied plein champ de Barrett, ils prennent un super essai. Coup de pied au centre sans réflexion, relance et punition cousue main.

Le 5 (Lousi) à une activité incroyable pour un seconde ligne. Les Lions sont classiques européens mais sur les turnovers ils vont au fond. Les Hurricanes ne semblent pas perturbés par les points qu’ils prennent. Le jeu s’équilibre les Lions semblent ne pas s’investir à fond.

Retour de mi-temps et changement de décor. Les Hurricanes semblent avoir changé de dimension. Ils sont plus actifs et obligent les Lions à se mettre au boulot. Laumape fait des brèches à chaque ballon qu’il touche. Une boule de nerfs le Mini Bus. Le Bus, (Julian Savea) n’apporte pas grand-chose. Il n’aura pas sa place dans le squad des All Blacks avec la prestation de ce soir face à celle de Ioane samedi dernier.

Coté des Lions jeu moins enlevé plus souvent au sol. Souvent les Hurricanes ne viennent pas au ruck et attendent le mouvement suivant. Encore impressionnant ces passes au cordeau presque main à main. Vitesse moins rapide que samedi mais tranchant. Ce style de passe je l’ai vu samedi après-midi chez les amateurs de Petone. Sans forcément mener à essai cela produit des brèches énormes. Un peu comme les passes aveugles des handballeurs ou des basketteurs.

M. Boudjellal, s’il a regardé le match n’a pas dû reconnaître Leigh Halfpenny. Rentré en cours de match, des erreurs et rien de tranchant. Fatigue du Top 14? En tout cas il n’a pas montré une forme resplendissante.

Match nul, les Lions n’ont pas su gagner mais les Hurricanes doivent être plus forts encore lorsqu’ils sont au complet. J'aurai l’occasion de voir ça lors du dernier match de saison régulière face au Crusaders dernier match de saison régulière, avant les phases finales du Super 18.

Modification

A ce sujet notez la réactivité des instances NZ en charge de Super Rugby. Les critiques se sont abattues sur le fait de passer il y a deux ans de 15 à 18 franchises. Deux ans d’essai, analyse des chiffres et retour à 15 l’an prochain. Vous avez dit pragmatisme ? Je trouve cette dynamique salutaire, loin des conversations sur le modèle économique à choisir ou entretenir… c’est du rugby d’entreprise mais sur le terrain c’est du jeu. Vision économique et vision réaliste dans un projet clair.




Michel Prieu

Blog voyage : nouvellezelandeleretour.blogspot.com


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