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25 - MITRE 10 CUP Rugby d'école (30 octobre 2017)

 Depuis mon retour de NZ je n’ai vu qu’un match de Top 14 à Toulouse et les matches de Champions Cup en Angleterre et celui de La Rochelle contre l’Ulster. Aussi un matche de Pro D2 et un de Fédérale 1. Sans doute de meilleure humeur et moins exigeant sur le contenu, ces deux matches ne m’ont pas paru ennuyeux ; certes un peu lents mais intéressant avec un scénario qui maintenait l’intérêt.

Les joueurs tranchants apparaissent plus facilement, on y retrouve des saveurs d’antan. Mais ce qui m’a intéressé vraiment c’est la fin de la Mitre 10 Cup en Nouvelle Zélande. Avec tout particulièrement à l’esprit les performances des Lions de Wellington et celles du Canterbury, je les voyais favoris depuis le début pour des raisons bien différentes

Wellington jouait en seconde division où sur les 7 équipes qui joue seule celle qui gagne la finale monte. Elle bénéficie d'une grosse écurie, d'un réservoir fourni en nombre et qualité de clubs dans les unions rattachées. 

La formule de la Mitre Cup 10 est de préparer la relève des cinq franchises de Super 15 qui débutera en Février. Je ne la comprends pas autrement.

Wellington/ Bay of Plenty

Wellington était tombé l’an dernier en Division 2 et affichait son ambition de remonter. Je n’ai pas vu les Lions se préparer mais comme une bonne de l'effectif fait partie des Hurricanes, je ne doute pas un instant de leur motivation et de leur niveau d’implication. En poule de brassage (lessiveuse préparée spécialement par le NZRU) voir la raclée qu’ils ont passée au Canterbury au Wespack Stadium.

L’intérêt des matches est sans cesse renouvelée, c’est assez serré mais toutes les équipes jouent pour gagner. Pas le sentiment d’en voir une calculer, l’impression que les joueurs ne sont là que pour jouer. L'esprit amateur en paraît la clé.

Principes de jeu presque identiques dictés par les stratèges des AB à quelques nuances près comme déjà expliqué. Suivre ces matches là pour constater que même les piliers polynésiens ne sont pas aussi gros que ceux qui jouent chez nous. Il me semble pour avoir suivi les entraînements que tous les joueurs se préparent pour jouer 80 minutes. Dans une partie peu de baisse de rythme. S’ils peuvent planter 10 essais ils continueront de jouer. Assez rafraîchissant à regarder.

En finale Wellington avait l’avantage du terrain face à Bay of Plenty. J’avais vu jouer cette équipe à Tauranga en début de championnat et je dois dire que de match en match elle s’est améliorée. Elle a plié Otago en demi-finale de belle manière. Les deux sont des piliers de D2. Il manque dans les équipes deux ou trois renforts proches des All Blacks. Ce sera plus facile de les obtenir à Otago et son université qu’au pays des Maoris.

Toujours est-il qu’à la fin du temps règlementaire le score était de 40 partout six essais de chaque côté. Un coup de pied des 50 mètres passant à côté pour Wellington, prolongation donc. 20 minutes plus tard le rythme n’avait pas baissé 59 à 45 pour Wellington. Une orgie de jeu comme on n’en voit que là, 9 essais à 7. Des erreurs de défense provoquées par des joueurs en pleine bourre intéressés par le jeu. Entraînés comme des athlètes de haut niveau, rien ou pas grand-chose à la petite semaine.

Je vous avais parlé quelques pages avant d’un petit génie du talonnage qui pointait son nez. Vous allez le découvrir au côté de son mentor du même club Dan Coles. C’est Asafo Aumua, à peine 20 ans, redoutable marqueur !

Canterbury/Tasman

Je vous ai déjà dit tout le bien que je pense de ce fief de rugby néozélandais qu’est Christchurch et le Canterbury. Charly Magne l’a dit aussi, son centre de formation (enfin académie internationale) ne laisse rien au hasard.

Ce qui est intéressant dans cette finale de Premier Ship NZ c’est que les deux équipes sont formées de joueurs sortant de cette académie. Une sévit à Christchurch et l’autre à Nelson, les coaches sont les mêmes. Les joueurs ont la même formation. de quoi méditer un peu sur la formation qui provoque cette domination. Canterbury est tenant du titre. 

Avantage du terrain au premier de poule, la différence est là mais pas que. Un énorme match de Richie Mo’unga. A croire qu’en peu de temps Dan Carter va être remplacé dans le cœur des supporters. Voilà un troisième ouvreur pour jouer pour les All Blacks. Les deux autres pourraient être blessés la relève a montré ce qu’elle savait faire. Richie à fait sauter les compteurs de points en Championnat, aucun n'avait fait cela avant lui. prochain capé AB de l'année prochaine.

Joueur différent de Bauden Barrett (ou de son frère Jordie toujours blessé), plus petit mais rapide et disposant d’un crochet dévastateur. Quant à sa pointe de vitesse visez la vidéo ( https://youtu.be/dBfu-QIL6rE )

Autre remarque Christchurch rassemble en 2017 le vainqueur du dernier Super 18 et le Champion de Mitre 10 Cup.

L’académie internationale fonctionne pour les coaches comme pour les joueurs étrangers. Quelqu’un de la FFR pourrait-il y aller quelques jours pour comprendre où sont les carences réelles du rugby français ?

Avec le peu de matches que j’ai vus (mais lus les commentaires des Quinconces et ceux des journaux) le jeu de France est plus lent. Beaucoup de joueurs lourds. L’intensité des temps de jeu (moins longs qu'en NZ mais qu'en Europe aussi) fait que rapidement les joueurs sont asphyxiés physiquement, manquant de lucidité.

Pas qu’ils ne savent pas faire de passe à pleine vitesse, il ne faut pas les injurier mais pas la lucidité de lire ce qui va se passer. Pas d’anticipation. Les interruptions permettent de récupérer. Cela pourrait à force laisser croire que c’est concerté (bon d’accord je plaisante, mais le fait d’y penser….).

Les joueurs paraissent préparés pour jouer une seule mi-temps ? Les coaches sont-ils assez exigeants auprès des préparateurs physiques ? L'entraînement est-il un pensum ? La musculation lourde est-elle nécessaire en saison ? Quels sont les moyens de récupérations ?

Pourquoi ne retrouve-t-on pas les mêmes intentions, la même envie de jouer des équipes en Top 14 qu'en Champion's Cup? Il me semble que c'était comme cela au début en Champions's League de Foot aussi.

Les plaquages ne sont pas assez bas et surtout les joueurs ne s'intéressent pas au ballon dans les rucks. Si j’en crois les informations, il y en a une centaine dans une partie; combien sont-ils utilisés pour contester intelligemment le ballon ? Au moins une vingtaine de plus pourrait permettre à chaque équipe de récupérer le ballon si les joueurs étaient entraînés à cet exercice au lieu de le laisser aux spécialistes...

Bon, Novembre va sonner le moulin est prêt à broyer …


Michel Prieu

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