Bonjour Quinconces,
Bonjour à tous
2018
a sonné, bientôt 70 ans, les piles fonctionnent encore tant pis pour
vous ! Je viens d’arriver à la montagne pour faire le point, pas le bilan ce
n’est toujours pas le moment. La vie m’a souri et je me suis laissé entraîner
sans jamais me lasser de tenter de comprendre pourquoi j’étais arrivé un jour
au pied des Pyrénées.
J’ai
cherché, j’ai trouvé de petites choses puis j’ai suivi les progrès techniques
et apprivoisé l’informatique. Depuis 15 ans que ceux qui m’employaient ont
trouvé que j’étais trop vieux pour me confier ce que j’aimais le plus, forger,
former la matière avec les idées d’une équipe de fous furieux de la mécanique.
Alors croyant que j’étais dépassé, j’ai réfléchi et continué de chercher qui
j’étais.
Les
études avec Internet c’est magnifique pas besoin d’aller à l’école, avec un peu
d’astuce et de pugnacité vous trouvez les techniques ou les idées, même parfois
sans les acheter. Un jour j’ai trouvé un
espace qui me posait des questions et j’ai compris que j’avais accompli presque
tous mes rêves. Terrible de continuer à rêver quand vous avez l’envie
irrépressible de vouloir les réaliser. En rugby on dit, on ne change pas une
équipe qui gagne.
Ce
que m’a dit le rugby quand j’étais petit, j’y crois. Alors je voulais aller aux
Antipodes, j’ai tellement aimé cela que j’y suis allé, puis retourné. Vous
savez tout ça, sinon vous pouvez regarder les images ou lire sur ces voyages.
Vous ne serez pas le seul.
Depuis
mon dernier retour de Nouvelle Zélande vous vous en doutez, j’ai un peu
gambergé. Richie sait ce dont je veux parler. C’est je vous le dis intimement
des Antipodes, vous en revenez autrement.
Je
reviens d’un voyage inachevé sincèrement. Je ne savais pas que pour apprendre
une autre culture, il faut du temps en tout cas, s’y prendre en plusieurs
temps. Une valse permanente avec de multiples intelligences. L’intelligence
situationnelle, chère au Pierre qui ne roule plus au rugby mais au golf, le
disputant à l’intelligence culturelle, mais aussi l’intelligence
motivationnelle et toujours celle qui vient changer le tout, l’intelligence
émotionnelle.
Le
premier pas fut inscrit dans le voyage en Australie. J’étais parti pour
comparer l’arrivée des colons anglo-saxons au pays des aborigènes. Cela ne
s’est pas trop mal passé et la conclusion concernant l’intégration des uns
parmi les autres est simple, voire simpliste. Les bagnards et leurs gardiens
ont tout écrasé. Les aborigènes même émancipés veulent vivre dans le bush que
la Source de Vie leur a assigné. J’ai appris dans ces voyages a ne plus dire
Dieu, ça fait sectaire.
Le
passage rapide en Nouvelle Zélande au cours de ce voyage là pour une question
de visa (je n’ai pas écrit hasard, il n’existe pas) m’a donné une vision de ce
pays qui demandait des compléments. Je rentrais enchanté mais tout de même
insatisfait.
C’est
fou ce que sortir de votre confort vous apporte comme réconfort. Nous avons
rencontré des gens de grande qualité. Avec leur sourire et leur sincérité ils
nous ont dit revenez. C’était sans compter sur la sortie de mon bouquin
« Le golf au cœur » (jouer au golf autrement) et ce coup de fil de
Richard Escot pour me donner le renseignement que je cherchais dans toutes les
rédactions. Un contact pour joindre Denis Lalanne. Ce petit geste de papillon
fit ouragan dans mon comportement. J’ai offert le bouquin de golf à Denis
Lalanne qui m’avait écrit au moment des Tournois du Grand Chelem mes chansons
de Rolland. Moments épiques chaque fois renouvelés chaque année. Vous
connaissez le pouvoir de sa plume !
Mais
dans la foulée Richard m’invitait à Côté Ouvert qui tenait ensuite son deuxième
congrès des privilégiés à Treignac. Présentations, discussions, élucubrations,
ce foutu rugby revenait dans ma vie comme il était parti. Brusquement ! Je
regardais tout de même les dégradations de notre championnat et les soubresauts
de notre EDF. Surtout un œil attentif sur ce qui se passait aux Antipodes. Je
suis né avec de grandes oreilles, j’entendis dans des phrases de gens qui n’étaient
pas à Treignac des choses énormes qui me firent réagir : « le rugby
du super 18, ce n’est pas du rugby, c’est du spectacle ». Je vous le dis
pour la prochaine fois, quand je ne réagis pas sur une énormité comme cela
c’est que je suis en marche pour montrer le contraire.
Je
suis rentré chez moi content des rencontres que nous avions faites, cinquante
ans que je n’avais pas joué à toucher sur un bout de plage. La dernière fois
c’était à Saint Pierre la Mer avec Claude Spanghero et Louis Bonnery. XV et
XIII prenaient des vacances au même endroit en ce temps-là. Je prenais mon
ordinateur et le calendrier de la Tournée des Lions Britanniques et Irlandais
était annoncée. Je fais tout pour être là dans 12 ans mais par précaution avant
de mourir fallait que je voie cela. Décision prise Françoise mon organisatrice
et photographe préférée n’avait plus qu’à bosser pour tout organiser et prendre
les billets.
Nous
sommes repartis sans les clubs de golf cette deuxième fois. Pour ceux qui ne le
savent pas, outre que le golf change la façon de penser pour y être performant,
c’est aussi une clé pour se faire des copains rapidement. Même s’ils ne parlent
pas la même langue que vous, je crois que c’est un sport universel. Le rugby
reste dans un périmètre confidentiel, mais la donne a changé, le VII des
Olympiades a engagé le changement.
Je
partais avec l’idée de bâtir un dossier sur le rugby néozélandais (curiosité
élaborée des Quinconces pour admirer , pas pour copier) en hiver dans toute la
contrée. C’est ce qui est écrit au-dessus mais dans ma tête ça mouline encore chaque
jour, même si le golf a pris de nouveau le dessus. L’autre blog sur le sport
que je vieux changer vous dit pourquoi. La FFG a les mêmes problèmes que la
FFR. A croire que c’est culturel dans ces deux sports pour passer des amateurs
aux professionnels. Après tant d’années au lieu de continuer de critiquer, je
vais agir pour de vrai (Pour info : https://youtu.be/_OZbE3hgr10 ) . Je
vais faire mon école de champions, c’est déjà commencé.
Quand
ils verront comment je procède pour avoir des résultats, comment je m’appuie
sur ce qu’ils font de bien, mais qu’en m’occupant des joueurs je n’oublie pas
de les faire devenir des hommes et des femmes responsables de leur destinée
future, ils n’auront qu’à copier. J’ai fait comme cela au Maroc et le golf a
décollé dans les endroits où je suis passé. Je suis dans ce pays selon « Golf
Maroc » rien que l’apôtre du golf, voyez pourquoi j’évite de parler de
dieu à l’étranger.
En
Nouvelle Zélande, j’ai été reçu partout où je voulais aller, merveilleux
pouvoir de la physique quantique. Du sommet de la Fédération à la plus petite
des écoles pour décrire un système passionnant : un sport intégrant, un
système politique d’une force peu commune. Le système pour un résultat choisi
il y a plus d’un siècle. Géniale cette machine mais même les imprimantes 3D ne
peuvent la remodeler. Elle peut tout de même inspirer. Quand on veut s’éduquer,
le mieux est tout de même de demander conseil aux meilleurs, surtout qu’ils ont
des académies pour partager. Contrôler ? Pour garder avantage ? Ils
sont déjà premiers. Au fait en ce moment ils sont à l’entraînement….
Les
lois universelles sont au nombre de 7 et ensemble elles visent l’équilibre de
l’humanité. Quand un être humain ou un système est trop puissant, que son
talent est extravagant, les grincheux peuvent toujours se demander quand et
comment il va s’enrayer. Cela c’est mon métier qui me l’a appris. Alors conseil
à un bon manager de toujours mettre un système qui va bien en déséquilibre pour
le faire progresser. La performance ne se fait pas dans le confort. Demandez à
nos handballeurs ou encore à Teddy Riner ou Martin Fourcade.
Je
vais retourner en Nouvelle Zélande mais de façon feutrée, je connais des gens
magnifiques maintenant, j’ai fait un voyage passionnant, mais je voudrais
entrer dans Rugby Land. Merci encore Richard pour ton cadeau de départ. Tu
verras en mars au congrès de la NBS tout ce qui est en filigrane ici et que je
mets en place pour le golf. Pour le rugby c’est trop compliqué, il faut faire
de la politique, je préfère maintenant un boulot d’artisan. Entrepreneur mais
artisan, c’est plus humain !
Je
vais y revenir car je suis rentré de Nouvelle Zélande encore un peu frustré.
J’ai vu un peuple aimer son rugby parce que cela lui permet d’exister sur
l’échiquier du monde. Tous ont été surpris que je leur dise pourquoi. Ils
cherchent ailleurs une légitimité qu’ils ont déjà chez eux mais ne le savent
pas. Ils ont dans les villages, une église et un stade qui fait de loin une belle
unité. Ils vont souvent aux deux. Cependant à les observer, j’ai quelques
doutes sur cette réalité et c’est pour cela que je vais y retourner. La
culture, les racines, l’âme d’un pays ne se galvaude pas, cela ne vous rappelle
rien quand je vous dis cela ?
Même
si le danger les guette, le ver est dans le fruit, les All Blacks ont une
mission sur la terre et chacun le sait et se bat pour ça. Porter le maillot
noir avec la fougère argentée est un Everest. Vous savez peut-être combien il y
a de morts sur ses versants, pour les Blacks, c’est pire encore. Aussi une fois
en équipe il a besoin du haka, pas pour le folklore, il doit se rappeler que
quand il gagne (en plus avec la manière), il rend des gens heureux en Nouvelle
Zélande (mais pas tous) et ailleurs aussi. Leur combat est là professionnel ou
pas.
Les
fragilités me sont apparues en regardant les matches ou les replays dans les
cafés où des voix s’élèvent pour dire qu’ils n’aiment pas (ici non plus) ce
qu’est devenu ce jeu. Dans les bas-fonds des villes ou des campagnes encore
aujourd’hui tous les Maoris n’ont pas signé le traité de Waitangi
(volontairement et politiquement mal traduit, sacrés anglais !). Les
premiers Maoris sont arrivés des îles du Pacifique et l’exode a repris,
apportant des changements auxquels il serait bon d’être plus attentif, mille
choses encore qui poussent ma curiosité à y retourner. Dans l’Ile du Sud, il y
a des hommes et des femmes d’une grande connaissance qui aiment la nature en
même temps que leur culture…J’irai à la pêche à la truite pour attendre le
moment où un chef maori ouvrira son cœur, pour me dire qui il est sincèrement.
Je vous le dis c’est très compliqué.
Pour tenter de comprendre comment mieux procéder,
j’ai ouvert quelques livres de Françoise Héritier qui vient de nous quitter.
Cette dame a écrit des choses simples et d’autres très compliquées. La
précision des mots et des idées dans le « Sel de la vie » ou plus
encore (à mon goût) dans son dernier, couronné du prix Femina : « Au
gré des jours ». Cela ne m’étonne pas ce qu’elle dit mais je veux
comprendre comment elle a réussi son métier d’anthropologue sociale et humaine
tout en créant des pages magnifiques sur le Masculin/Féminin que l’époque nous
demande de revisiter tous, dames et messieurs.
Voilà
entre une marche dans le neige et préparer mon équipement pour skier demain ce
que je voulais éclaircir pour repartir. Quand un joueur de golf est paniqué (c’est
souvent !), je lui conseille en premier : « respirez, lentement »
ce geste va vous sauver. Répété consciemment il vous apporte carrément la
santé.
Dans
le monde d’aujourd’hui nous vivons en apnée. Arrêtons-nous à chaque stop quand
nous circulons et respirons. L’idée n’est pas de moi, je l’applique et je m’en
porte bien, aussi je ne suis pas encore prêt à lâcher ce projet.
Demain
sera un autre jour mais je vous parlerai de rugby de partout sur ce blog
dorénavant. La saison des antipodes est en train de se préparer !
Bon
match à tous et surtout Bonne Année
A
Arêches-Beaufort, le 7 janvier 2018
Michel Prieu
Blogs des voyages :
-
nouvellezelandeleretour.blogspot.com
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