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17 - Rugby NZ: Essai pour comprendre (3 août 2017)



Hoa hi,


Réflexions initiales


En Quinconces, nous parlons sans arrêt de la mauvaise qualité du jeu que nous voyons chaque saison à la télévision ou sur le bord d’un terrain de TOP 14. Cela se traduit par le déclin de la qualité du jeu de l’équipe de France. Mauvais pour relancer l'intérêt des amateurs.

A mes yeux, le tournant important se situe pour le jeu avec l’avènement du professionnalisme en 1995. Non que le jeu d’avant l’événement était de grande qualité mais il n’était pas stéréotypé dans la médiocrité. La grande erreur de nos dirigeants est d’avoir construit un modèle qui n’a rien de professionnel.

Je suis un enfant du sport et de l’éducation technique. J’étais bon élève à l’école, j’avais de la facilité. J’adorais le sport où je n’étais pas doué. Au foot, je ne savais pas jongler, j’ai participé au concours du jeune footballeur et je me suis qualifié. Au basket je ne savais pas dribbler, j’étais le plus petit, pourtant je suis devenu avant de terminer mes études, meneur de jeu de mon école à Paris.


En venant plus tard au rugby, j’ai fait peu mais j’ai trouvé une famille et j’ai adoré le baigner dans sa philosophie; j’ai aimé jouer et j’aime encore ça. Le rugby m’a permis de me trouver une ligne de vie, une capacité à savoir me diriger et pouvoir partager.



Sans langue de bois, le rugby m’a permis de trouver un confort matériel qui est tombé du ciel. Je ne réclamais rien d'autre qu'un coup de main, pour l'argent mon métier suffisait. Pourtant j'en reçois encore aujourd’hui chaque mois des dividendes. Ma femme a été embauchée à l’hôpital Purpan en une demi-journée, pour que je revienne jouer au club des maraîchers de la Banlieue de Toulouse. Elle a fait toute sa carrière dans les Hôpitaux…

Pour la petite histoire…

Au rugby, j’y ai joué dès l’école primaire en CE1 pour ne rien cacher, avec un instituteur qui aimait ce jeu, supporteur acharné du Stadoceste Tarbais. Les dés étaient jetés.
C’est par là que tout commence quand on n’est encore qu’un enfant. La variété des approches sportives et culturelles est essentielle pour préparer un jeunot à sa vie d’adulte.


Notre éducation à l’école de la République est une formation. Un formatage (un formalisme ?) qui nous handicape pour trouver nos pas (il brouille notre moi profond). Il a des avantages mais avec le temps « les fais pas ci, fais pas ça », « juger cela bien ou mal », ces dualités, ce manichéisme nous perturbent sans arrêt dans nos jeunes années.
Ce formalisme couplé au matraquage publicitaire de la société de consommation, nous a fait perdre de vue tout sens de responsabilité. Nous sommes responsables, entièrement, complètement de tout ce qui nous arrive. Ce fait fondamental de la vie ne nous est pas clairement ni montré, ni enseigné. Avec le délitement de la société notre esprit critique s’est sclérosé ou bien par laxisme, par facilité nous l’avons oublié.

Cela se traduit dans toute notre société française, on copie au lieu de créer sur nos qualités et notre histoire. Et dans le rugby les dirigeants ont cru qu’ils pouvaient passer d’un amateurisme marron au professionnalisme d’un claquement de doigts. Ils se sont trompés et le rugby en paye les pots cassés.

En cours de voyages...

Je circule en Nouvelle Zélande et Australie depuis maintenant cinq mois. L’an dernier j’ai pour la première fois, vu de près ce qu’était le rugby du Super Rugby en début de saison, sans le filtre de la télévision. J’ai vu du jeu même si la saison débutait, l’ambiance des tribunes, les à-côtés festifs et la fréquentation des stades. Je suis reparti et j’ai profité des télévisions anglaises pour suivre la saison de loin en loin. La constante c’est le jeu et plus encore les intentions de jeu.

En venant de nouveau en Nouvelle Zélande en pleine saison, je voulais mieux comprendre cet écart entre les All Blacks et les autres pays de la communauté Rugby. Nord et Sud confondus, nous sommes distancés sur l’ensemble des championnats même si l’on peut rivaliser une fois en passant.

Je n’ai pas l’ombre pas l’ombre d’un doute que le choix du Rugby comme arme politique et stratégie de reconnaissance a été choisi par les dirigeants de Nouvelle Zélande est venu des premiers succès des « Originals » qui ont battu à plate couture les phares du moment, le Royaume Uni, la France et les Etats-Unis d’Amérique.

Loin de tout, La Nouvelle Zélande doutait ne savait pas qui elle était. Battre à son propre jeu son envahisseur est une joie qui ne se partage pas, je crois qu’elle s’est trouvée une raison d’espérer en elle dans ce jeu, aux vertus si fortes.

Mon œil de promeneur se régale de voir des choses désuètes encore accomplies avec « sériosité » comme dans mon passé d’enfant. Marqué férocement par le fer anglais, vous savez rapidement reconnaître (même ici aux antipodes) un irlandais ou un écossais, un peu moins un gallois sauf s’il se met à chanter. Vous ne l’auriez pas remarqué que chacun préciserait pour qui bat son cœur.

Le rugby de ce pays a réussi à sceller toutes les communautés.

Dans quelque école que vous regardiez, après-midi vous voyez des enfants jouer. « Ji-eau-hu-é : jouer », maître mot pour commencer à aimer et ne jamais sentir se tarir la passion ainsi ensemencée.

Une fois qu’ils ont adopté le ballon ovale (ils n’en veulent pas tous au moins en ville où les choix sont plus larges qu’à la campagne) les enfants ont un rêve, mais pas n’importe lequel : tous rêvent d’être All Black. C’est le Graal pour soi et… sa famille.


Plus de déçus que de lauréats comme dans toute épreuve de sélection. Le parcours est impitoyable pour y arriver et encore plus pour y demeurer…Les joueurs AB à plus de cent sélections sont faits d’une trempe difficile à comprendre si l’on ne vient pas un moment parmi eux.

En fait si le joueur n’est doué de quelques qualités, et dans son comportement pas professionnel il n’y arrive pas.

Soyons réaliste. Qui pourrait penser qu’être Meilleur Ouvrier de France dans son métier est une facilité ? Personne et pourquoi alors cela serait-il plus facile d’être meilleur ouvrier du rugby ?

Un joueur peut y arriver à force de travail, de volonté et de foi en lui même, à une seule condition, c’est à moment donné de trouver le mentor ou la structure qui va l’y aider. C’est dans ces domaines que les néo-zélandais ont bâti leur monde professionnel.

Une organisation cohérente...et orientée:


Avec leur pragmatisme anglo-saxon, la furia des maoris, l’aide des polynésiens ils ont bâti une institution à nulle autre pareille, fondée sur une seule idée : le rugby est un jeu amateur. Le succès individuel est de devenir professionnel. A chacun ses responsabilités. Les joueurs jouent, les entraîneurs entraînent et les dirigeants dirigent. C’est strict mais c’est clair. (Il doit bien y avoir des failles mais pour celui qui ne fait que passer, même en regardant de près, impossible à détecter). L’ensemble est cohérent, capable de résister aux tremblements de terre au propre comme au figuré (j’écris cela à Christchurch)


Au moment de la création du Rugby professionnel (1995), l’édifice solide a été brusquement secoué. Peut-être pas étonnant qu’un ancien capitaine des AB, Jock Hoggs, chairman en place, dirigeant avisé de Christchurch ait empêché les AB de s’évader comme une volée de moineaux vers les paradis fiscaux. Le rugby quand il est appris jeune développe l’intelligence situationnelle. Jock a averti puis proposé avec son comité des solutions qui ont été adoptées.  Il fallait empêcher les joueurs de s’évader, leur proposer un contrat avec la fédération serait la panacée. Le système vient d’être revalorisé.

Aujourd’hui existe un autre danger, mais ce n’est encore le moment d’en parler.

Tous les joueurs de rugby d’ici ont un esprit amateur. Ils sont formés et accompagnés pour ça.

Les étages pour grimper sont peu nombreux. En école primaire publique ou privée, tous les enfants peuvent rêver de leur futur en noir. Cela commence à changer au collège et encore plus au lycée. A l’Université tout peut encore changer mais même si vous êtes bon votre avenir c’est de vous préparer à l’après-rugby.

A chaque âge dans tous les cas vous trouverez la structure ou les gens pour vous aider à progresser. L’idée fondamentale est : être bon au rugby d’accord, mais surtout être le meilleur homme possible. Cette idée-là est partout, on l’entend partout, elle court les rues, les vestiaires et les stades les plus humbles.

Le maillage entre les instituteurs, les professeurs, les entraîneurs (souvent les mêmes) et les coaches appointés ou pas est si fin qu’aucun enfant qui a envie de jouer au rugby, s’il est bon ne peut être loupé mais il devra s’occuper de l’après.


Une fois que l’on a admis cela, pourquoi alors ce succès avec si peu d’habitants et de joueurs licenciés ? Pensez éducation. Les entraîneurs sont des gens diplômés mis en place avec des certificats validés par des dirigeants responsables qui n’ont qu’un but : assurer la pérennité de l’hégémonie des AB !

Une vision, une politique, une stratégie, des actions, un réseau de compétences, un contrôle et des remises en question.

Des compétences à tous les étages...

Comment illustrer cela ? Un coach professionnel est d’un niveau universitaire, un homme qui a des connaissances et un vécu. Il est dans le jeu de rugby depuis qu’il est né ou peu s’en faut… Et il ne cesse de vouloir s’améliorer. Rien de tel que de perdre un match pour vous remettre en question. Tout dirigeant compétent vous le dira (même les entrepreneurs). Trouver ici cet esprit-là ne m’étonne pas.

Pour comprendre le mieux est de prendre un exemple concret (classique après avoir fini de jouer à 31 ans) de la fin de vie de joueur pour devenir entraîneur. Le "sportif" est l'élément majeur dans chaque club.

Qui est Chris Boyd, coach principal des Hurricanes à Wellington ? Je ne le connais pas plus que Guy Novès. Ce que je sais tout de même c’est leur parcours, il parle pour eux.
Voilà celui de Chris Boyd en résumé (emprunté à Wikipédia, aux journaux locaux et témoignages privés) :


Il est né à Wellington, le 21 juillet 1958. La majorité de sa carrière s’est passée chez lui, dans son village.

1989 -1998: Tawa Rugby Club (entraîneur, intendant et développeur)
1999 -2002: Entraîneur adjoint des Lions de Wellington (Premier poste professionnel)
2003 -2006: Entraîneur des Lions de Wellington (professionnel)
2003 -2006: Entraîneur-développeur pour les équipes de moins de 17 ans, 19, 20 (Wellington-Lions et académie) et coach des juniors de Nouvelle-Zélande.
2006 - actuel: Conseiller en coaching: NZ Academy of Sport Île du Nord (NZSNI), IRANZ, IRB, Nouvelle-Zélande -20 ans.
2015 – Aujourd’hui : Coach principal de la franchise super Rugby des Hurricanes


Pour aller un peu plus loin, profil commenté en fonction de ce que j’ai appris dans les clubs de Nouvelle Zélande, à le voir entraîner, écouter ce qui est rapporté par les journaux ou ce qu’il dit en fin de match…Et aussi ce qu’en disent les dirigeants ou amis que j’ai rencontré.

Il a des casquettes différentes: club, union (WRU), nationale (NZRU) et internationale (IRB). Nécessité d'avoir un staff en place compétent, de déléguer et d'avoir confiance...


Il manage simplement, avec empathie mais durement. Je le redis les coaches sont des éducateurs, ils ne font pas de sentiment (c’est ce que je ressens vraiment), ils savent tous qu’ils ont une mission, ils sont observés. Une espèce de : « je fais mon job pour le mieux puis maintenant faites votre part, prenez vos responsabilités. Testez si vous avez des questions après avoir essayé, j’y répondrais ». Terrible et fabuleux à la fois pour un joueur !

Tawa est un tout petit club comparé à Petone RC, Christchurch FC est encore une autre dimension. Mais un coach principal dans chaque cas et développeur de surcroît manage toute la vie sportive du Club ; il a barre effective sur chaque coach des équipes des plus jeunes aux « sociaux ». Il rend des comptes sportifs chaque année…lors de l’AG. Pour sa progression dans la hiérarchie des coaches il est condamné au succès ; celui de faire avancer le club par ses succès mais aussi par les hommes qu’il aura contribué à former. (Ce sont les autres qui parlent le mieux de lui)

Le maillage des informations comme des actions dont je parle est extrêmement serré. Les délégués, les arbitres des matches ont un rôle officiel. Les joueurs, les coaches parlent aux dirigeants simplement. Les informations circulent de bas en haut et de haut en bas, les dirigeants des comités provinciaux et ceux des représentations nationales sont informés de tout, ils vivent dans les clubs. Les coaches fédéraux et nationaux viennent dans les clubs pour dire comment il faut jouer. Ce rôle est tenu par le comité des « Senior Players » de la NZRU. Personne ne peut se cacher, l'impression qu'ils se connaissent tous (depuis l'école ils se côtoient.... rien d'étonnant, vous voyez là les effets des fins de match et des troisièmes mi-temps joueurs endimanchés aux couleurs du club, chemise-cravate-blazer...)

Un entraîneur ne pourra devenir coach à un certain niveau (Equipe 3 du club) que si cela est accepté et proposé par le club puis adoubé par le comité régional… Pas de liberté mais je n’ai dit à aucun moment qu’elle existait dans le monde du Rugby néozélandais. La liberté vous l’avez sur le terrain dans les situations de jeu qui vous sont proposées par les adversaires et vos propres copains. Personne n’en attend d’autre.

A la question dix fois posée, Pourquoi vous jouez ? « Pour m’amuser ».

Professionnel ? Et Après...

Devenir joueur professionnel pose des problèmes. Rien n’est assuré une fois le contrat passé. Ni le temps de jeu, ni les primes. Au joueur de jouer. Rien n’est sûr pour qu’il soit renouvelé. Chaque jour de votre éducation, vous entendez parler de l’après. C’est un des rôles essentiels du développeur.

Même Jonah Lohmu en a été abreuvé…pas sûr qu’il ait apprécié, tellement il a eu de difficultés à mener sa vie en dehors du Rugby. La concurrence est impitoyable, on ne le sait pas assez dans nos contrées.

Des compétences toujours mises à jour, théorie et pratique renouvelées :

Boyd a des qualités de manager, d’éducateur et d’entraîneur et d’ingénieur du rugby…Cela fait beaucoup pour un seul homme.

Mais vous savez maintenant que pour accéder à cette notoriété il a passé des degrés à « l’université du rugby », régionale d’abord, puis nationale.


9 ans d’études et de résultats pour devenir professionnel et 17 ans pour accéder au poste où il est…A 31 ans quand il prend ses galons d’entraîneur cela fait un moment qu’il voit des ballons ovales. Et pourtant il va passer ses degrés pour prendre le poste qui lui plaît. Devenir

professionnel de rugby est moins qu’aisé dans ce pays.

Sa force est d’avoir eu la pédagogie pour faire avancer les jeunes joueurs du pays en passant par des méandres particuliers. Son chemin n’était pas tout tracé. Et pour cause en fonction des succès et des défaites, les remises en causes sont faites. Dans un club, une Union, des essais sont faits, des projets pour encore et toujours progresser. Une équipe peut devenir laboratoire et elle est alors observée par un groupe projet.

Assistant il est chargé de mission pour aller s’occuper des Sharks comme assistant coach. Il a apporté la richesse de son enseignement à toutes les catégories d’âge avant d’être nommé à la tête des Lions de Wellington en 2011.

En 2015, un grade de plus pour être l’entraîneur en chef de la franchise des Hurricanes.  Assez remarquable promotion alors que sous sa coupe, les Lions descendent en 2ème division. Mais comme je l’ai dit tout le monde est surveillé. Et la part des choses se fait. Personne n’échappe ses responsabilités. Les supporters hurlaient, les journaux sont témoins. Il les a retournés. Il a tiré des leçons et changé sa manière de manager…

A peine nommé, finale perdue lors de son arrivée, Super Rugby Trophy en 2016, Demi-finale cette année. Il est en place jusqu’en 2018…

Depuis qu’il est là, les progrès autour des joueurs ne se sont pas arrêtés. Les joueurs ont les moyens pour progresser à eux de les utiliser. Tout pourtant n’est pas parfait mais le bilan de la saison va commencer pour encore avancer l’an prochain.

Boyd sait s’entourer. Il a des adjoints avec qui il a déjà travaillé (Il coopère avec John Plumtree depuis longtemps). Il n’a pas peur de la nouveauté et sait écouter. Il a la capacité de faire confiance aux jeunes, qu’il sait préparer (en déléguant mais surveillant) ; alors qu’il a perdu (Smith, Maa ‘nonu…) ou va perdre des cadres la relève est à portée. Les jeunes poussent pour intégrer les places qu’ils convoitent…

Son patron :
"Il est un héros méconnu", a déclaré Lee. "Il est juste un entraîneur de rugby exceptionnel".
"Les gens parlent de tous ces incroyables entraîneurs de rugby internationaux à travers le monde, mais Chris Boyd, je l'ai vraiment apprécié en tant que gars et en tant qu'entraîneur".

Boyd est naturellement en lice pour le poste de coach des All Blacks qui deviendra vacante lorsque Steve Hansen partira après la coupe du monde de rugby 2019 (Selon les journaux, quatre prétendants sont déjà en lice et pas des mauvais, il se dit que certains sont trop loin à l’étranger…)

L'entraîneur adjoint des Hurricanes, John Plumtree a dit que Boyd a été un entraîneur parfait compte tenu des dernières saisons de la franchise.
"Les joueurs sont vraiment derrière lui". "Il dirige parfaitement le navire."

Il est dur mais juste. Si un joueur n’est pas au niveau il ira sur le banc et y restera, à lui de (re)travailler, Julian Savea en sait quelque chose. L’intérêt c’est l’équipe tout le monde le sait, à chacun de se préparer. assez bluffant de voir comment les joueurs se sont envoyés pour préparer leur match contre les Crusaders puis les Stormers alors que c’est la fin de l’année. Ils sont frais. Ils vont enchaîner ensuite avec leurs clubs de Championnat National à partir du 17 août. Le Investec Championship 2017 arrive de ce pas, puis ce sera la tournée en Europe pour les All Blacks…


Il est sensible, parle peu mais s’est remis en cause après l’échec relatif des Lions de Wellington. Il est devenu plus dur, plus strict avec les joueurs. Il délègue et fait confiance à ceux qui travaillent avec lui. Leur sérieux parle pour eux.

Il sait qu’il a encore la possibilité de faire des progrès. Il voit bien comment rentrent ses joueurs quand ils partent en sélection AB et comment ils en reviennent. Pour certains il peut encore monter la cadence…

Pour la discipline, il ne transige pas. Il a sanctionné des All Blacks qui n’ont pas respecté les horaires de sortie. Ils ont perdu le match de Durban, mais :
"Boydy traite ses équipes de rugby comme une famille", a déclaré Plumtree. "Il n'y a pas de règles, mais on s'attend à ce que vous fassiez le bon choix. Ces joueurs n'ont pas fait le bon choix et il fallait donc une conséquence, comme tout le monde l'a vu. Cela a galvanisé l'équipe parce que ces personnes à cette époque ne pensaient pas à leur équipe. Il était important que le rappel à l’ordre ait été fait. Plus dur que cela, il fallait le faire ».

Il sait qui il est et comme tous les entraîneurs professionnels, les défaites laissent une marque sur Boyd que même les victoires glorieuses ne peuvent pas effacer :

"J'ai été très contrarié par ma responsabilité envers l’équipe des Lions qui ont été rétrogradés de la Premiership au Championnat", a déclaré Boyd. "Cela fait encore mal parce que vous voulez toujours laisser une équipe mieux que vous ne l'avez trouvée".

De tout ça , on en fait quoi ?


Cet essai, le portrait de Boyd apportent seulement des informations. Couplés avec les autres sujets traités dans toutes les pages qui précèdent montrent la cohérence du projet AB. Les moyens ce sont d'abord des compétences pour assurer l'éducation. L'argent il circule, on n'en entend pas parler. Dans les clubs il n'a pas droit de cité, sauf que l'organisation ne doit pas générer de déficit chaque année. Le Chairman tourne régulièrement ou est viré s'il n'est pas compétent. Au final, l'impression que tout le monde travaille à la réussite du projet de la NZRU : tout faire pour que les AB restent les premiers. 

Je ne crois pas que notre rugby d’aujourd’hui soit fait comme cela. Impossible de coller ce schéma en France au niveau du rugby, trop de temps a été dilapidé et les compétences se sont perdues. J’entends par là par exemple que parmi mes copains de rugby trois sont devenus instituteurs. Mon fils Arnaud est professeur de sport, pas un de ses copains de STAPS Créteil n’y avait joué… le rugby est resté confidentiel et d'autres intérêts sont nés. Pour y jouer il faut être initié où voir gagner à la télé. C'est le paradoxe français, on aime gagner mais pas souvent. Et surtout, on a horreur des gagnants. Dès qu'on en a un on lui cherche des poux dans la tête voire on tente de le décapiter.

Le trou de la décadence du rugby est déjà à l'école, alors le travail sera long mais pas désespéré. Dans d’autres sports pendant que le rugby se perdait, une organisation nouvelle des hommes ont eu du succès. Mais pour cela il faut une vision, une politique et une stratégie pour la mettre en place et beaucoup travailler pour recoller les morceaux éparpillés. Une pelle, un balai de la bonne volonté, de l’huile de coude ça pourrait se régler. Jouer pour de l’argent c’est aller à l’échec, bien des projets disséqués l’ont montré dans tous les métiers.


Le rugby n’a en rien perdu de ses valeurs, Mc Caw en parle savamment même encore maintenant. De ma fenêtre, le monde moderne réclame cinq valeurs essentielles :

Responsabilité
Créativité
Solidarité
Partage 
Empathie, 

toutes connues par tous les joueurs de rugby. Pour préparer notre renouveau, Jupiter pourrait nous aider…

Car il y a des priorités, la première étant de penser à l’éducation et à la santé. Surtout à un moment où encore à 70 ans, on pourrait jouer à toucher !

Kia kite wawe koe, mataara mo te ra ! *




Michel Prieu



Blog voyage : nouvellezelandeleretour.blogspot.com


*A bientôt, attention au soleil ! 

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