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13 - Honneur aux dames: Les Ories (20 juillet 2017)


Honneur aux dames et dans le même temps aux enfants et aux plus grands

Le rugby féminin je le connais depuis que mon grand fils jouait à Laloubère en junior. Quand j'ai voulu voir plus grand et suivre une partie des oursonnes du Stado , j'ai été effaré des jurons qu'elles pouvaient lancer. Je n'y suis jamais retourné.

Ces derniers temps j’ai aimé regarder les matches de l’équipe de France et surtout j’ai été épaté de voir le rugby à 7 aux Jeux Olympiques de Rio. Je trouve dans le jeu féminin une légèreté, des idées que le jeu masculin ne nous offre plus. Elles semblent jouer avec l’envie de faire du jeu, d’appliquer des schémas répétés à l’entraînement. Elles ont la volonté de respecter les consignes qui leur sont enseignées.
Le Stado sera toujours "Pipiou"

Avec tout ce que j’avais vu dans la semaine avec les garçons, l’intermède avec les joueuses des « Ories » qui ont adopté Claire allait nous permettre de comparer.

Bien m’en a pris d’une part pour voir les installations d’une école bien au-dessus de ce parfois une ville peut proposer et ensuite pour voir s’entraîner de petits gars comme des grands, harnachés, cramponnés avec le protège dents. A pas encore 6 ans, la télé a fait déjà des branchés. Ballon en mains ils ont plus que des dons. Les différences de capacités sont très apparentes à peine le jeu commencé.


Un qui paraît timide ne s’est jamais fait prendre une bande quand ils ont joué. C’est bien du football-rugby qui leur est appris. Un des petits exercices qui leur fut donné était de démarrer au pied et de récupérer la balle au sol sans faire un en avant. Une habitude qui permet de sauver ou marquer un essai…

Les « Ories », raccourci de Oriental Rongotai Football Club, sont premières de leur poule de championnat. Equipe composée d'une majorité de dames maories et de polynésiennes. Quand nous sommes arrivés elles s’échauffaient doucement. Quand leurs avants ont commencé à courir et faire des skills,  il devenait évident que cela déménagerait. Quelle habileté ! Quelle vitesse ! Quelle envie de jouer !

Beaucoup sont déjà mamans. L’équipe est bien organisée, les mêlées sont très belles et disputées. La grande différence entre les deux équipes, c’est la touche. Les « Ories « ont une technique bien huilée. un bon travail préparé par les coaches et bien assimilé. Des techniques variées, simples et efficaces.

Dans le jeu sur les rucks toujours une pour aller récupérer le ballon. Ce n'est pas toujours cette envie de priver l'adversaire du ballon que l'on voit moins chez les garçons. Il y a des spécialistes alors que cela fait partie du jeu pour tous les postes de la défense. 

Notre petite Claire était survoltée. Elle semblait avoir dépassé le trac dont elle avait parlé à Françoise. C’est elle qui a marqué le premier essai. Sa copine Héléna de l’autre côté n’a pas été en reste. Plus fine et très rapide. Elle possède les vrais critères d’une ailière. La capitaine solide troisième ligne a fait quelques percussions dignes des garçons. Quant à Rejieli, arrière de classe, presque au-dessus du lot. Elle a déjà joué pour son pays.


Une équipe bien équilibrée qui sait jouer avec ses atouts. Les filles semblent être en mesure de postuler à plusieurs postes. Cette polyvalence est une marque de l'éducation des filles d'ici. L'éducation spécialisée vient assez tard même pour les forts gabarits la priorité du jeu reste la clé pour gagner. C'est un credo de tous les entraîneurs. Chez les filles comme chez les jeunes cela reste très visible en les regardant évoluer. c'était encore plus marqué chez les Marist, plus légères mais un peu débordées. Leur seule volonté marquer au moins un essai, ce fut joliment fait. A en croire Claire des blessées ont encore plus de potentiel.

Franchement étonnant de voir ses dames d’un poids respectable se déplacer avec une telle facilité. Des passes à droite et à gauche, du soutien, bref pour l’apéritif un très bon moment de rugby.

Un peu de tristesse en moi de voir que les garçons qui jouaient après avaient squatté les vestiaires. Il faut tout partager dans le club. On paie pour jouer, et parfois s'habiller. Le luxe n'a pas droit de cité. Pour elles c’est une habitude, elles ne sont pas gâtées. S’occupent de leurs maillots des chaussettes et des shorts.

Je ne suis pas assez connaisseur du jeu féminin pour juger du niveau afin de comparer avec les joueuses de France. C’est Claire qui nous prépare un billet de l’intérieur. On vous dira ça dans quelques jours. Laissons lui terminer la saison régulière samedi prochain.

Deux choses encore à remarquer. Les dames sont aussi bien éduquées que les messieurs aux rites du jeu. En fin de partie elle se sont soudées en cercle. C'est très souvent ce que l'on peut remarquer surtout à des moments importants de l'entraînement. C'est vrai pour toutes les équipes d'amateurs comme des professionnels.


Elles disposent de deux entraînements par semaine en groupe mais profitent des matches pour de nouveau prendre des conseils auprès des coaches. Comme à leur habitude formés comme ils sont pas de passe droit et une grande rigueur.

Pour encore améliorer leur façon de jouer elles font de la musculation parfois avec les garçons du club mais souvent elle loue une salle en ville pour encore travailler. Claire et Raphaël coopèrent pour mieux se préparer. Elle nous dira j'espère comment cela la fait progresser.

Nous sommes partis au milieu de la baie pour aller manger. Les filles sont habituées d'un restaurant réputé pour y déguster des pâtisseries. Samedi de beau temps, vacances le tout était bondé. Sur la baie, calme quelques paddle habillés  chaudement qui pagayaient.

Après ce match impossible de ne pas remarquer l'unité de l'enseignement qui est donné pour le rugby. Les exercices de préparation, les passes de jeu qui sont tentées sont bien apprises et répétées. Cela n'empêche pas du tout les individualités de se singulariser pour apporter un plus et déstabiliser la défense. Ce jeu n'a rien de stéréotypé. Chaque match est beau à regarder.

Je les ai quittées pour aller voir de plus près les jeunes Hurricanes contre les Crusaders Juniors (Junior Knights). L’a équipe de Hurricanes a été sélectionnée dans un groupe de 58 stagiaires. Des scolaires et des joueurs juniors de moins de 18 ans des Unions réservées aux Hurricanes parmi 293 dossiers proposés. Voyez le travail des coaches pour sélectionner, mais aussi ils sont sans arrêt au bord du terrain.

Vu le match proposé par les deux équipes pas de souci à se faire pour les franchises qui s’en sont occupées. La relève est là, je n’en doute pas. Un peu à tous les postes, même les jeunes All Blacks devraient en voir arriver sous peu.
Remarques du coach toujours écoutées


En ce samedi après trois semaines j’ai vu beaucoup de choses auxquelles je ne m’attendais pas. Je vous les ai données je ne sais pas ce que l’on en fera. Ce que nous montrent les All Blacks est le résultat d’une éducation qui commence en bas. A l’école primaire mais encore avant dans la famille. Elle se retrouve toujours au stade pour rencontrer les autres familles sans s’occuper d’où elles viennent. Le sport quel qu’il soit les réunit et c’est cela qui au final fait le plus chaud au cœur.



Michel Prieu


Blog voyage : nouvellezelandeleretour.blogspot.com 

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