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2 - Une Fédération fédératrice (28 juin 2017)

Désolation,

Chers amis des Quinconces, le voyage m’aura épargné d’être un peu plus enragé. Les résultats de l’équipe de France de rugby m’exaspèrent. Quand je regarde, l’évolution des autres nations, j’ai vraiment l’impression d’être depuis 6 ou 7 ans en deuxième division.

Je ne connais pas Guy Novès mais comme d’habitude, je suis attentif aux résultats et avec Toulouse ce n’est pas ce qui lui fait défaut. Nous oublions trop souvent que les hommes sont partie prenante d’un système et que ce dernier est un être vivant, sensible à l’usure du temps. Nous savons que le modèle toulousain a vieilli et a certainement loupé une phase de renouvellement des hommes et des idées.

Les déboires de la tournée en Afrique du Sud de ce mois de juin sont venus ternir l’espoir né d’un hiver qui montrait une équipe nationale en progrès. En fait perdant ou gagnant de peu. Rien qui permette un optimisme démesuré. La forme de jeu proposé n’avait rien d’enlevé et de guilleret. L’an dernier j’avais noté dans mon blog personnel de ce premier voyage en Australie-Nouvelle Zélande que la physionomie des joueurs d’ici avait changée. Des joueurs plus longilignes, plus dynamiques. Perdant du poids au profit de la vitesse… (je fus un constructeur des obus-flèches !)

Chasse à l’information,

Pendant que notre EDF vous désespérait, moi je cherchais des billets pour entrer au stade. Je cherchais dans le même temps à trouver des informations permettant d’éclairer beaucoup de nos questions. Encore une fois, je veux faire œuvre de témoignage, pour que chacun puisse se faire une idée. Mon sens de l’écriture n’est certainement pas neutre mais nous sommes entre amis, vous saurez me corriger. Nous sommes partis ensemble pour trois mois, ici le voyage ne compte pas.

Comme je vous l’ai dit, j’irai dans les écoles, peut-être à l’université, dans les clubs amateurs et surtout chez les professionnels. Mes copains d’ici connus l’an dernier sont si charmants qu’ils m’ont ouvert des portes ou donné les moyens de les forcer.

D’abord je dois vous dire que vous ne pouvez imaginer combien les gens sont ici et au plus haut poste qu’ils soient humbles et d’abord courtois. Vous ne me croyez pas ?

Un torrent de gentillesse,

La tournée des Lions Irlandais mais surtout Britanniques en Nouvelle Zélande est un sommet, une énorme machine qui n’a lieu que tous les 12 ans. Le Nouvelle Zélande est un dominion du Commonwealth fidèle et attentif. Recevoir des sujets proches de la Reine est un sommet politique autant que sportif. Pas loin de penser « qui aime bien châtie bien ! ».

Dans ce fatras d’organisation où je vous prie de croire que la police est dans tous ses états, je n’ai pas de billets pour les matches de Wellington. Impossible d’obtenir de l’organisation commerciale autre chose qu’un package, pas un seul billet unique à l’horizon numérique.


Sur les indications d’un ami charitable, je décide d’envoyer un mot au patron de la fédération chargé de l’exécution du programme de la tournée des Lions. Un boulot loin d’être pépère. Que croyez-vous qu’il arrivât ?  Il m’a répondu et s’est occupé de moi toute affaire cessante. Une sollicitude qui me laisse bouche bée. Nous avons tranquillement communiqué par mail interposé, lui à Auckland pour superviser le premier test qui nous a régalé moi à Wellington tranquillement installé.

J’ai été reçu à la Fédération et c’est Cath qui s’en est chargée. Simple et charmante elle a écouté l’étendue de notre projet, pris toutes les décisions en rapport avec son patron. Du bel ouvrage, un poil attentionné que l’on ne sait jamais comment remercier.


Une vision simple : l’excellence dans le respect de la culture

Voici au passage ce que j’ai appris dans les bureaux sis à la New Zealand Rugby House. D’abord un accueil où le All Black est roi. Sur les piliers de la salle de réception, tous les numéros sont là. Les trophées de l’histoire ne sont jamais loin en Nouvelle Zélande, et les vitrines sont pleines des plus vieux succès pour le devoir de mémoire. Pas de discours, des animations, des faits.

Les piliers All Blacks


Sur les murs deux fresques, une pour présenter l’organisation des franchises professionnelles attachées à la région, un lien avec la formation, l’autre pour parler du passé comme de l’avenir. 


Une franchise a son réservoir de joueurs dans sa région. Un joueur formé dans la zone des blues ne pourra pas être recruté par les Crusaders. Je vous en dirai plus sur cela en entrant dans les franchises où j’aurai accès.

Une place pour les enfants , les filles et les grands...
 Le mur panoramique des photos d’un enfant des écoles grandissant jusqu’au sommet de la hiérarchie All Back est la définition d’un programme cohérent. Au milieu trônent les dames qui ont maintenant leur notoriété en étant depuis longtemps ici largement émancipées. Les politiciens Néo-zélandais ont fait œuvre de pionniers en donnant très tôt le vote universel et permettant aux dames de prendre leur place dans la société.
Chaque franchise a son réservoir de joueur locaux

Les clubs dans leur région










Je vous ai déjà dit que le Haka était un acte culturel important ici. Le plus impressionnant que j’ai eu l’occasion de voir ici est celui qui fut commencé par des femmes et des jeunes filles, j’en ai encore la chair de poule en écrivant ce souvenir.
Moment de match: jouer avec sa culture


En quelques mots et des images, présentation la politique de la Fédération est sur les murs. Pour un gascon, « un pour tous, tous pour un ». De quoi fédérer les énergies au service un projet.



Michel Prieu


Blog voyage : nouvellezelandeleretour.blogspot.com

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