La
saison 2017 s’est terminée et vient de débuter le Championnat National, Mitre
10 Cup, qui n’a pour moi véritablement que de préparer la relève de la future
équipe des All Blacks.
Cette
dernière va reprendre du service ce soir et l’amener en Europe à l’été prochain
pour nous permettre de mesure les progrès que nous aurons fait depuis le piètre
voyage effectué en Afrique du sud.
Je
vais essayer de montrer ce que j’ai pu remarquer au cours des matches et des
entraînements que j’ai suivi lors depuis deux ans que je voyage en Australie et
en Nouvelle Zélande. Contrairement à ce que je vois écrit partout dans les
journaux français le rugby des équipes professionnelles, pas plus que celui des
équipes de club ne se ressemble. Chaque ville et chaque village à sa
particularité. Cela c’est pour la philosophie.
Ce
dont je suis sûr c’est que chaque village est fier d’avoir eu un jour dans ses
rangs un All Black et qu’encore aujourd’hui tous les éducateurs travaillent
bénévolement pour en former un qui fera leur fierté. Pour y arriver ils doivent
aussi lutter contre toutes les tentations offertes par le monde moderne.
Le
nombre de licenciés est peu élevé (150000 dont 85000 jeunes garçons et filles)
même si 600000 personnes pratiquent ce jeu pour leur seul loisir. Quand vous
posez la question à un éducateur de savoir pourquoi il aime faire son job, il
vous répond sereinement qu’avant de former un joueur de rugby, son but est de
former un homme pour qu’il soit meilleur demain. Il veille à ce que ses études
se passent bien.
Quand
vous posez la même question à un joueur chevronné, d’abord vous êtes frappé par
son humilité. Il vous dit qu’il joue au rugby pour le plaisir. Qu’il fait les
efforts pour être à son meilleur et que son avenir professionnel d’après rugby est
plus important.
Dans
ce domaine une chose vient de changer ses dernières années. Les joueurs
Néozélandais qui sont venus jouer en e Europe et ailleurs ont apporté des
informations sur les modes de vie de l’hémisphère Nord. Ils ont apporté en
particulier que les jeunes joueurs ne savaient pas bien jouer au rugby et que
ces pays avaient besoin de compétences. Quelques joueurs, même all Blacks sont
partis bien avant que leur carrière AB soit finie, ce qui n’était pas le cas
encore il y a 7 ans. L’émergence du rugby à 7 n’est pas neutre dans
l’émancipation de ces jeunes gens.
Certains
jeunes ont donc compris qu’il pourraient ainsi découvrir un autre pays , une
autre culture leur permettant d’acquérir des compétences nouvelles qui leur servirait
en revenant chez eux. Les néozélandais sont des gens curieux et la
« diaspora » est assez nombreuse. Pas un endroit où l’on ait
rencontré quelqu’un qui ait un frère ou un cousin à l’étranger.
Les
entraînements des équipes premières sont organisés pour que les gens puissent
travailler ou étudier. Même les équipes professionnelles observent des pauses
dans la semaine. La phase de préparation de pré-saison est extrêmement intense.
Le rythme des entraînement est supérieur à celui d’un match. Les joueurs sont
responsabilisés, sollicités pour donner leur point de vue sur le plan de jeu.
Ils sont responsables et participent à la vie du club en toutes circonstances.
Le
rugby est bien organisé mais ne mobilise qu’une partie de la population. Lors
des matches même de phases finales, les stades ne sont pas pleins. La
fédération dirige tout, les clubs s’adaptent, le but est que les All Blacks
restent les premiers. All Black est une marque et elle ne doit pas se dégrader,
sinon la télévision du monde entier ne voudra plus payer.
L’objectif
est de produire du jeu pour gagner. Même battues les équipes jouent donnant un
spectacle complet. Contrairement à ce qui est dit encore dernièrement dans les
commentaires sur les nouvelles règles de World Rugby, la mêlée est une phase de
conquête respectée. Elle n’est pas dévoyée. Voir Crusaders-Lions de
Johannesburg et toute la tournée des Lions Britanniques.
Le
blues des joueurs n’existe pas, au plan professionnel rien n’est acquis. Les
contrats sont établis pour les meilleurs avec la Fédération. Ils donnent des
obligations mais être All Black n’est pas donné. Ensuite les Unions ont leur
idée sur les joueurs qu’ils veulent et font leur choix dans les clubs
autorisés. Il n’y a rien de sûr. Les joueurs ont autre chose à penser dans leur
vie que de jouer au rugby. C’est ce que nous n’avons pas compris en France en
particulier. Tous les joueurs paient une
cotisation pour joueur au rugby.
En
France, on voudrait que tout soit gratuit dès que l’on a un petit talent même
dans son petit village.
Solidarité
Ce
qui m’impressionne aux entraînements comme en match, c’est malgré la
concurrence (35 à 45 joueurs par équipe) c’est la solidarité. Gestes simples de
soutien sur une faute. Geste de communion en début et fin de match. Dans chaque
moment de repos aux interventions des coaches.
Grand respect des règles et surtout des règles de vie. A la moindre
incartade un joueur est sorti.
Encouragements
permanents, à l’intérieur de l’équipe et de la part des coaches. Ils cherchent
à éduquer les joueurs même au stade professionnel.
Plaquages bas
En
cours de partie, au moins un joueur plaque bas pour stopper le joueur. Un autre
venant à la récupération. Le ruck est le lieu de récupération du ballon, pas
forcément une affaire de spécialiste. Chaque joueur en possède la technique.
Passes courtes et faire vivre le ballon
C’et
le secret de la conjugaison adresse et soutien. Cela fait des ravages énormes
dans toutes les lignes avants comme trois quarts. Evidemment les joueurs ont
compris l’importance de la continuité de la vie du ballon. C’est presque inné
dans la mesure où l’éducation du joueur vient de très loin. A l’école primaire
et dans son quartier.
Les joueurs de toutes les catégories tentent de passer la balle après contact parfois de manière acrobatique. La vie du ballon est demandée par tous les entraîneurs. A toucher ceux qui gardent le ballon alors qu'ils pouvaient le passer sont sanctionnés...cordialement rappelés à l'ordre. Toujours beaucoup d'attention sur une faute, solidarité et soutien voire encouragement pour faire éducation et non repression.
Les joueurs de toutes les catégories tentent de passer la balle après contact parfois de manière acrobatique. La vie du ballon est demandée par tous les entraîneurs. A toucher ceux qui gardent le ballon alors qu'ils pouvaient le passer sont sanctionnés...cordialement rappelés à l'ordre. Toujours beaucoup d'attention sur une faute, solidarité et soutien voire encouragement pour faire éducation et non repression.
Joueurs plus filiformes
La
morphologie des joueurs professionnels semble plus longiligne. Mes packs du
Championnat National entre 880 et 905 kg. Par contre les joueurs sont grands. B
vor la première ligne des All Blacks. Ce qui veut dire qu’au plan conquête la
touche est disputée.
Conséquence
également plus de déplacements et plus de jeu debout avec des nuances selon les
régions et les coaches.
Courses intensives
Les
déplacements de jeu, au pied comme à la main sont incessants. Suites aux
entraînements de fond les joueurs sont performants.
Mouvement d’évitement dès la
passe
A
la réception d’une passe le joueur regarde en avant et a un mouvement
d’évitement soit pour déjouer le placage en tout cas le compliquer et le joueur
peut gagner quelques centimètres.
Intensité de l’entraînement
Je
le souligne vraiment l’intensité est au-dessus d’un match. Les joueurs peuvent
encaisser. Ils ont tout pour récupérer. Ils ont des spécialistes dans chaque
discipline et plus des analystes vidéo.
Repos
hebdomadaire lorsqu’il n’y a pas de match, samedi et dimanche, ici c’est sacré
sauf dans le commerce qui travaille toute l’année et parfois jour et nuit.
Entraînement
de groupe avec du jeu et toujours du jeu. Des phases techniques individuelles
pour le plaquage ou la récupération du ballon. Le d » éd sir est de porter
l’impact le plus loin possible tout en protégeant la possession du ballon. Même
les All Blacks font ça et à ce jeu les coaches spécialistes ne rigolent pas.
Travail
des skills avec l’intensité du jeu et surtout représentant des phases de jeu.
Les arrières sont à pleine vitesse. Le travail des demis est alternatif et le
plus compliqué dans les combinaisons. Les 6 joueurs du poste travaillent
ensembles et s’entraident en permanence. Ce qui est important c’est l’équipe,
les cas individuels n’ont pas d’importance. Cela conduit à leur humilité, leur
lucidité et la recherche de leur performance.
Très
bonne technique des phases de conquête. Travaillé en début de saison et repris
en semaine pour les combinaisons. Les points particuliers sont étudiés en
vidéo. Souvent présenté par les joueurs.
Plan
de jeu équilibré travaillé dans la semaine en fonction du match. Mais priorité
à la philosophie du club. Au choix qui sont faits en début d’année.
Les joueurs interchangeables
L’éducation
au jeu faite chez les enfants, fait que filles et garçons deviennent forcément
des joueurs polyvalents. C’est surtout patent chez les filles où les coaches en
fonction de leur état physique changent les positions. Plus marrant encore en
retard à l’échauffement elles ont pris lors d’un match de championnat n’importe
quel maillot.
Des
joueurs clé dans chaque équipe tiennent le relais des coaches. Ces derniers ont
un contrat professionnel et construisent leur équipe et en cours d’année
cherchent à la compléter.
Esprit amateur
Je
ne sais pas comment l’expliquer mais c’est ce qui ressort de cette observation.
Les joueurs les plus huppés gardent une fraîcheur que nous ne savons plus
garder. Ils sont dans une concurrence féroce mais prennent du bon temps il
semble qu’ils aient compris ce que veut dire l’instant présent. Ils savent y
être durant un match ou à l’entraînement mais sorti de là la vie c’est autre
chose que le rugby.
Michel Prieu
Pour les images, c'est : nouvellezelandeleretour.blogspot.com
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